Le voici ! |
C'est une histoire vécu , que j'ai voulu écrire pour expliquer comment avec une grande camaraderie et l'ambiance des années 70 on pouvait avec peu de moyens réaliser des projets claude Michel Ce livre n'existe pas encore sur papier !!! Les photos sont libre de droit à condition qu'elle ne soit pas employés dans un but lucratif ou une édition vendu au publique
Le voici ! |
Mes
Années
Courses
Claude Michel
Introduction
J’ai eu envie d’écrire cette histoire vécue, plus pour son ambiance épanouissante, que pour les classements dans les courses, dont il est question dans ce livre.
Né en 1941 fils aîné de Pierre Michel.
« Qui fût d’abord passager de side-car en 1939, ensuite en 50-51 et pilote en 125cc sur Jonghi. Puis, après en side-car sur 500 Norton, avec Dagan comme Passager ».
Très jeune j’ai apprécié l’ambiance qui régnait sur les circuits à cette époque là ! J’étais très impressionné par l’audace de ces pilotes de moto.
Les circuits étaient aménagés le WE pour les circonstances, sois dans des villes ou bien sur des routes, ce qui les rendaient dangereux.
Je ne pensais pas courir un jour en moto, parce que mes parents ayant divorcés, je pensais que ce sport était incompatible avec la vie de famille.
Mais plus tard ayant divorcé moi-même, sans jamais avoir couru tout était à remettre en question ?
La mécanique de précision m’intéressait beaucoup, et comme les circonstances s’y prêtaient.
Je me suis lancé dans l’aventure ! D’abord pour ce que représente la préparation des motos, et ensuite pour l’ambiance qui régnait dans le parc des coureurs .
J’avais envie de vivre ses moments et vu les moyens dont je disposais ; les scores, ne pouvaient être ma motivation première (pour ce qui me concerne.)
Ma grand–mère, s’était trouvée veuve pendant que j’étais en Algérie comme appelé (Guerre d’Algérie), je décidais de vivre avec elle à mon retour, plutôt que de prendre un appartement puisque qu’elle était seule, je lui devais bien cela !
Car mon grand-père et elle, s’étaient beaucoup occupé de moi, c’ étaient des personnes vraiment adorables !
Dans le fond du jardin, il y avait un petit atelier que mon grand-père avait construit, que nous pouvions donc utiliser.
Mon frère et moi décidons de nous y installer pour préparer les motos, l’établi de menuisier, pouvait très bien supporter que nous y fassions de la mécanique.
L’outillage dont nous disposions se résumait en quelques clés, perceuse, et un pistolet à peinture «Volumair ».
En 1971 je suis embauché chez Henry Mignot «Racing-Motorcycle » à Arpajon (91), où travaille Guy Bertrand, Dominique Bréjat, et Claude Dauphin.
Puis en 1972, je rentre au service course d’Eric Offenstadt, à la "SMAC" avec François Carrera dit (Gari ).
Ses nouveaux emplois, m’ont permis des préparations bien plus audacieuses par la suite, comme, la conception d’un 125cc à base de 90cc Kawasaki pour le moteur, puis pour la partie cycle d’un cadre de 50cc Mondial.
Et par la suite professionnellement, en ce qui concerne ma carrière de mécanicien moto.
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Les préparations
Dans les années 1970 mon frère, Gilles 8 ans et demi plus jeune que moi est venu me rejoindre chez ma grand-mère, à Alfortville (94) ou je vivais déjà. Ayant vécu de nombreuses années en Belgique et désirant rencontrer des amis de son âge. Nous avons décidé de retrouvé le frère cadet d’un de mes copains d’école Marc Troisy et ses amis, qui étaient 10 ans plus jeunes que moi. Son père Marcel Troisy et le nôtre Pierre Michel, étant d’anciens pilote de course, nous avions des soirées ou les courses de moto, étaient les principaux sujets de conversation. L’année précédente nous étions allés voir le GP de France au Mans, qui se courrait sur le circuit Bugatti, avec : Agostini Pasolini Fiton etc. . C’était à l’époque où il y avait surtout des quatre temps, Ago avait fini premier comme s’était souvent le cas ! Nous allions souvent voir des courses de moto à Montlhéry (91)
Et regarder les pilotes courir était excitant, mais assez frustrant car nous étions passifs, et l’idée de participer un peu plus me trottait dans la tête.
En lisant la revue «champion » je trouve un article de Jacques Roca, qui parlait d’un gonflage de deux temps.
Claude Michel
Marc Troisy ayant un Flandria record, il me vient l’idée de lui proposer de le préparer pour courir, l’école qu’il fréquentait étant près de chez, lui il pouvait y aller à pied.
La proposition lui ayant plus, nous décidons d’attaquer les travaux.
Mon frère Gilles décide d’acheter un cinquante Mondial «jeunes tigres »qu’il prépare, en installant un carburateur Delorto de diamètre 22mm, kit Simonini carénage etc. pendant l’hiver.
Plus de sorties pendant un ou deux mois et les petits cinquante sont prêt.
Gilles Husson et Gérard Choukroun passent, pour entendre tourner le Flandria, sur lequel ils m’ont vu ajuster les lumières du cylindre avec une lime coudée à 45° et retrempée.
Les essais pouvaient commencer, Marcel nous prête un 1400k Renault, et nous voilà partis en direction de Montlhéry, le circuit étant loué ce jour la, nous faisons quelques petits essais sur une route départementale peut fréquenter. Essais concluant !
Puis à la fin de l'année 1971apres la première saison de course !
Je repeins mon Mondial en rouge le révise, et je le mets en vente. Pendant l’hiver Gilles commence les travaux sur le Kreidler, je lui donne un coup de main en fabriquant la selle à dosseret et lui fais la peinture et la décoration.
Les essais suivants ont pu être effectuer à Montlhéry dans des conditions normales.
Les préparations
Jacques Perrin (Baby-Train) qui avait offert le carénage Altus du Flandria, était venu supporter notre petite équipe.
Gilles qui avait légèrement chuté au virage du Fay, avait une bulle à changer.
J’ai très peu de souvenirs de cette saison, sauf :
une anecdote de la course à Trélivan près de Dînant en Bretagne, où Marc était parti en tête et y était resté pendant un bon tour, avec son Flandria devant les Kreidler.
Cela avait impressionné Jean Auréal, qui se trouvait avec nous à regarder la course, Charles Marandet lui fit remarquer, que son 50 était toujours équipé de commandes de vitesses d’origine au guidon.
La suite de cette course ne s’est pas terminé, aussi brillamment en tête !
En fin d’année Marc qui avait pris goût à la compétition me dit : (Thierry Tchernine vend son Maïco Eram. J’ai envie de lui acheter par ce qu’avec le Flandria « je jardine » il n’est pas assez dans le coup).
Gilles trouve un cadre de Mondial Record double berceau genre Featherbed, monte son moteur dedans, puis me propose son ancien cadre «spécial Monneret ».
Comme je venais de divorcer et que j’avais mon fils Joël âgé de 5 ans et demi a élever, j’avais donc peu de moyens pour préparer même un 50cc.
Claude Michel
Pour moi cette proposition était une aubaine, j’accepte avec joie, et me met à la recherche d’un moteur de mondial que je trouve dans une casse, pour la modique somme de 100f. (15€)
Le moteur est bloqué mais par bonheur ce n’était qu’un gravier qui, s’étant coincé dans le volant magnétique.
Il avait cassé la clavette du volant, je le démonte pour le contrôler, et l’équipe moi aussi d’un KIT Simonini et d’un carburateur Delorto de 22mm, puis, Gérald Garnier me trouve un carénage Derbi compé-client d’occasion.
Montage, peinture, «rouge blanc et or » mon 50 est prêt pour la saison 1971.
Entre temps Marc peut s’offrir le Maïco de ses rêves, (l’ex de Tchernine) Gilles achète l’ancien Fiat 238 de Jean-Paul Boinet et nous voilà donc tous les trois équipés pour la saison 1971.
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L’année 1971
La première course qui me revienne en mémoire est la côte Lapize (14 mars) Marc là fera sans nous, elle se terminera pour lui par une 2ème place derrière Aurousseau sur Maïco également : Lu dans «moto Revue » du 20 mars 1971 n° 2 020. ou il est écrit qu’il avait aussi fini 2ème à Méru «4 mars » derrière Aurousseau.
Notre première course ensemble commence par une course de côte, à fontaine la Guyon près de Chartres «28 mars».
J’ai retrouvé les résultats de cette course dans un «moto Revue» du 10 avril 1971 n° 2 023 :
Ceux de Gilles 14ème, les miens 17ème : ma machine avait un problème d’allumage, je suis étonné d’être classé !
Par contre, Je me rappelle que Marc s’était retrouvé aux urgences à l’hôpital de Chartres, car craignant de faire un mauvais temps en coupant trop tôt à l’arrivée.
Il était resté gaz ouvert trop longtemps après la ligne, mais surpris par un virage serré pas loin de cette ligne, Marc fini par un «tout droit», dans un champ labouré en terminant 6ème.
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Après la course nous partons le plus rapidement possible à l’hôpital pour prendre de ses nouvelles qui ne sont pas mauvaises (léger tassement de vertèbres).
Mais le médecin décide de le garder en observation comme cela se passe souvent dans ce cas, ce qui rend Marc furieux lui qui pensait rentrer à Maison-Alfort(94) avec nous il me traite de faux frère de sadique et beaucoup d’autres qualificatifs comme il aimait ajouter.
Comme Marc était mineur (majorité à 21ans à cette époque là) je décidai étant de plus de 10ans son aîné de ne pas prendre comme il le souhaitait la décision à la place de ses parents ?
Sa mère et M. Perrin sont allés le chercher le lendemain et l’ont découvert en pleine forme et impatient de rentrer chez lui.
Enfin une course sur circuit, les «coupes Eugène Mauve le 16 mai ».
C’était pour moi très important car elles se passaient à Montlhéry là où j’avais vu mon père courir et même gagner, ensuite il m’avait fait faire le tour d’honneur sur le réservoir de son 125cc Jonghi !
L’année 1971
Les résultats de Marc et Gilles, je ne les ai pas retrouvés, par contre,
j’étais tellement surpris de terminer 15ème national, avec ce Mondial équipé d’une fourche et d’amortisseurs sans hydrauliques, que j’ai noté les miens !
J’étais très ému de me trouver sur cette ligne de départ où 20 ans avant, j’avais vu mon père et tous les pilotes de son temps très tendus, pendant les 5 secondes qui précédaient les départs à la poussette.
J’étais en train de vivre çà, la bouche sèche comme si la langue était en papier, et le cœur que l’on sent battre dans la poitrine.
Cela correspondait aux récits des autres pilotes que, j’avais entendu dans mon enfance raconter leurs aventures, et je les vivais à mon tour !
Pendant la course je reconnais la selle à dosseret, d’un des Flandria préparés par Léon Donguy sur lequel il y a écrit «presse purée » qui est piloté par Christian Huguet si mes souvenirs sont exacts.
Il marchait si bien que je ne vis que le dosseret pendant cette épreuve.
J’avais remarqué dans le parc des coureurs deux Flandria dont le deuxième était piloté par Grenier de Monner, ayant préparé celui de Marc je m’y intéressais de près, ils étaient plus récents et aussi plus rapides.
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Puis, je me suis dit qu’il fallait terminer cette course jusqu’au drapeau à damiers, sans que le moteur casse (car beaucoup de pilotes avaient serré leurs moteurs) enfin le dernier tour et le drapeau à damiers.
Arrivé dans le parc des coureurs, j’étais heureux d’avoir pu vivre cela jusqu’au bout.
Depuis janvier 1971, je travaillais dans un magasin de motos, «Racing Motocycle » à Arpajon (91) où tous les employés et le patron couraient en moto, ce qui me permis d’acquérir plus d’assurance.
Comme Pierre Millet, «pilote sur Ossa SPQ » avais proposé à Marc, d’être son coéquipier au «4 h de Montlhéry fin juin ».
Je leur avais proposé de m’occuper des stands avec quelques autres copains.
Un copain de Marc, Jacky Chevreau qui était cuisinier (habitué à verser les liquides ) ferait les pleins, Gilles le chronométrage et la mécanique avec moi.
Nous n’avons pas eu trop de problème durant cette course, sauf à un ravitaillement où le pot de détente se desserrait, je commence par vérifier la bougie pour surveiller la carburation, et soudain : Marcel Seurat, «importateur Ossa »qui était dans le box mitoyen.
Il me lance une clé en me disant, «sur un ton énervé » qu’il était plus urgent, de resserrer le pot
L’année 1971
que de contrôler la bougie, ce qui d’ailleurs n’était pas faux.
Nos deux pilotes ont fait une course correcte et termineront 6ème de la catégorie 250cc.
Trélivan, près de Dinan en Bretagne, ce circuit me plaisait beaucoup !
Mais pour ma première course ici, ce fut un souvenir marquant. L’expédition démarra très tôt le samedi matin, dans une Estafette de location chargée des 50cc et de leurs pilotes.
Marcel le père de Marc, me dit :
prends le volant,
et avec un sourire amusé déclare :
- direction «Mormoilec»
(nom, censé être breton par sa consonance, ce qui après cette blague de Marcel, restera pour toute l’équipe « Trélivan = Mormoilec » fin de citation).
En arrivant à Dinan nous cherchons un hôtel, et dans un café dans lequel nous blaguions.
Le patron très gentiment nous propose exceptionnellement de nous garder pour dormir le temps de la course, ce que nous avons accepté avec joie.
Ensuite nous nous rendons au circuit de Trélivan, dont le parc des coureurs, se trouve dans un champ près d’une piste d’atterrissage d’aéro-club.
Nous sortons les bécanes de l’estafette, pour faire quelques tours d’essai, afin de tester la mécanique et reconnaître le circuit.
Claude Michel
Après le repas, nous commençons des essais plus sérieux, les 50cc et 125cc tournent ensemble, et dans le virage à droite après la ligne de départ, pour s’amuser, Dauphin me fait l’intérieur en passant dans l’herbe avec son 125cc Maïco.
Ceci me fit sentir le niveau d’émotivité où je me trouvais, car j’ai été surpris qu’il passe en disposant de si peu de place.
Le soir, nous retournons dans le petit café à Dinan, où le patron et la patronne nous attendaient avec un bon repas, qui fût arrosé de bonnes blagues !
Puis nous sommes allés nous coucher, car il fallait être en forme pour le lendemain matin. Après une bonne nuit et un bon petit déjeuner, nous partons pour le circuit.
En cour de route je me fais «charrier», en fait, le patron du café m’avait fait dormir dans la chambre de sa fille, qui était libre «la chambre bien sûr».
J’ai oublié l’heure du départ de la course, je me souviens seulement qu’étant sur la ligne de départ avec une cigarette toute consumée au bec, Charles Marandet me dit : (Tu peux cracher ta carcasse de hanneton ça va démarrer)
L’année 1971
Les secondes s’écoulent, 5– 4- 3- 2- 1- 0 et s’est parti mon frère Gilles part très bien, et moi en fin du premier peloton, ce qui ne me gênait pas car il me fallait bien un tour pour me chauffer.
Au bout de quelques tours cela allait mieux, mais je manquais d’assurance par rapport aux autres pilotes habitués et ?
Dans le deuxième virage à droite après la ligne droite, je me retourne coté droit car un Ital-jet compétition, s’apprête à me faire l’intérieur, et erreur de ma part
Je me suis écarté un peut de ma trajectoire pour lui laisser le passage, ce qui me fit sortir à l’extérieur du virage très prés des bottes de paille, à l’endroit ou une partie de cette paille était tombée.
La roue avant glisse, et je prends les bottes presque de face, cela m’a renvoyé sur la piste que ma tête heurte en premier.
Je me relève aussitôt et je cherche mon Mondial, mais étant sonné, j’ai l’impression que tout se passe au ralenti.
Le commissaire de piste me dit, viens nous allons te soigner, et je lui demande : où est ma bécane ! Il me la montre au sommet des deux étages de bottes de paille, je réalise qu’il ne sera pas possible de reprendre la course.
Claude Michel
Comme quelques gouttes de sang venant de mon visage tombaient, sur ma combinaison en Skaï (textile, qui était absolument inefficace comme protection en cas de chute !) Je comprends qu’il vaut mieux le suivre.
C’est la Croix-Rouge qui s’occupe des secours, et l’on m’emmène à l’hôpital dans une ambulance.
Arrivé dans la salle de soins on me retire ma combinaison, et là, j’entends une bonne sœur qui s’exclame : mais ! Ils courent tout nu ? Et je luis répond : non j’ai un slip !
Bilan des dégâts pour le pilote rien de très grave, juste un bon choc, un peu de micropore de mercurochrome et du sparadrap, puis on me ramène au circuit.
J’arrive pendant la course des 125cc, et je m’installe parmi les spectateurs pour regarder la course.
La journée se termine, Gilles me fait signe de venir voir mon Mondial que je n’aurais pas cru si endommagé, l’axe de la roue avant, était au niveau de l’axe du moteur ?
Cela donne une idée du galbe de la fourche.
L’année 1971
Avant la remise des prix quand les compétitions sont terminées, j’emprunte le Flandria de Marc, en lui expliquant que je veux refaire un tour ou deux de circuit, pour ne pas rester sur une mauvaise impression.
Il accepte et je pars en chemise, d’abord doucement, et après deux tours je commence à attaquer davantage en reprenant confiance.
C’est la, que Marc, Gilles et Marcel me font signe d’arrêter, car me dirent-ils.
Il serait préférable que je ne retombe pas sur mes blessures surtout en chemise, ce qui était juste, et d’ailleurs il commençait à faire frais.
Je n’ai pas pu aider à charger le matériel dans mon état et après avoir chargé l’estafette, nous mangeons un morceau avant de prendre la route.
Mais au moment de monter m’asseoir dans la camionnette, impossible de lever un bras pour attraper la poignée de maintien.
Le choc que j’avais reçu dans les épaules, m’empêchait de bouger les bras, donc on m’allongea derrière au pied des motos.
Gilles conduisait, je le fis s’arrêter plusieurs fois, car les motos bougeaient à chaque démarrage ou
arrêt, et je craignais ne pouvant bouger les bras qu’elles me tombent dessus.
Enfin ce retour se passa bien jusqu’à la maison.
Claude Michel
La course de côte de Fontaine-la-Gaillarde près de Sens, se déroulait le 18 juillet pour cette course je courais sur un 125cc que l’on m’avait prêté pour l’essayer.
Cette moto avait été construite par Charles Marandet, avec un cadre de sa conception, et un moteur de son cru à base d’un 125cc Montesa et une boite de vitesse de 250cc Peugeot.
Je n’ai pas retrouvé les résultats de cette course (6 ou 7ème peut être), mais cette fois nous étions ensemble dans la même catégorie, Marc et moi.
Cette course m’avait beaucoup plu, car la journée avait été très belle, et l’ambiance très bonne, Marc avait un plâtre à la main gauche, car il avait une petite fracture, ce qui le gênait pour débrayer.
Nous discutions de ce problème assis sur les motos, en attendant notre tour avant la ligne de départ.
L’année 1971
Puis après réflexion Marc se décide et enlève le plâtre, pour faire sa montée, tout s’est bien passé mais il ne s’est pas vanté de cela à ses parents, ni à sa petite amie.
Quant à moi, bien que ce 125cc n’aillant pas les performances des machines dans le coup.
Il avait néanmoins très bien marché, ceci m’a convaincu, du fait qu’il me fallait cette cylindrée, si je voulais courir à l’aise vue ma taille et mon poids.
Les «coupes du salon » à Montlhéry serait ma prochaine course, et elle était prévue pour le 3 octobre.
Ce qui me laissait assez de temps pour réparer mon 50cc, étant donné que la fourche n’était pas du haut de gamme je n’ai pas eu de difficulté pour la réparer.
Les tubes non usinés et sans système hydraulique n’étaient pas trop chers, et vite trouvés !
Nous voici le jour de la course, qui a été rebaptisé «journée motocycliste du salon » car cette année la, il n’y avait que les motos qui courraient, et non pas voitures et motos comme autre fois.
Le départ des 50cc était donné tôt le matin, et part bonheur il faisait beau ce jour là, sur la ligne de
départ je suis plus détendu que pour les coupes Eugène Mauve.
Claude Michel
Cette année de courses vécue d’aventure et de mésaventure, m’avait donné un peu plus confiance en moi.
Je me concentre, il ne reste que 10 secondes, je passe la première, je recule pour sentir la compression, les 5 dernières secondes sont comptées et je pars sans problèmes.
Le premier tour me sert de repérage, et les choses sérieuses commence qu’au deuxième.
Pendant la course je me trouve un court moment derrière Le Toumelin (pilote international).
J’étais obligé de le reconnaître par son gabarit, qui ne passait pas inaperçu surtout en 50cc ! j’ai donc essayé de le suivre pendant un moment, me disant que se serait un bon lièvre à suivre pour ma formation de pilote.
Mais, en arrivant dans la chicane de bottes de paille qui se trouve devant les tribunes, (la, sud si mes souvenirs sont exacts).
J’avais à l’entrée «le toum» en point de mire, et le temps de rentrer les vitesses, pour négocier la chicane, il en était déjà sorti.
Je me suis dit, qu’il y avait encore beaucoup à faire pour atteindre ce niveau. La suite de cette course se passa sans incidents.
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Durant laquelle je me suis appliqué à piloter le mieux possible, à freiner le plus tard possible, prendre les trajectoires avec un maximum de précisions et m’effacer bien dans la bulle du carénage dans les lignes droite.
Tout cela sans me donner de résultats mirobolants, me permit de finir 18ème avec les internationaux, ce qui fait pour moi 11ème National, et d’améliorer ma position par rapport aux coupes Eugène Mauve de quatre places.
Jacques Roca fini cette course 1er international et Cuisinier 1er national, tous les deux sur Kreidler.
La saison 1971 étant terminée, de nouveaux projets commencent à germer dans nos esprits, Marc pense qu’il serait plus compétitif avec un 125cc Yamaha.
Son père décide de lui en adapter la parti-cycle, et il lui préparera le moteur, Gilles veut un 50cc Kreidler, avec une boîte de vitesse de course cinq rapports, et un distributeur rotatif, et Marcel le père de Marc lui fera le cadre.
Puis l’hiver arrivant, les travaux peuvent commencer, nous nous retrouvons souvent chez les Troisy, car Marcel qui en plus d’être bon préparateur moto, de construire des avions model réduit, sait très bien cuisiner.
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La maîtresse de maison surnommée (zèzette) est aussi très accueillante, et nous étions souvent invités Gilles et moi, ainsi que Thierry Tchernine, Charles Marandet et sa compagne.
Un soir vers Noël où nous étions une autre fois réunis, Marandet m’entraîne dans l’atelier de Marcel ? Il me montre un tas de pièces de motos et me dit : Comme tu n’as pas trop les moyens, je voulais t’offrir quelque chose pour Noël, c’est pour toi ! Car je pense que tu sauras en faire quelque chose.
Mon frère Gilles vend le moteur de son Mondial record.
Puis il me propose la parti-cycle, en me demandant de lui donner le disque «campagnolo» de mon Mondial en m’expliquant, qu’il veut monter un double disque sur le Kreidler en préparation, idée que j’approuve.
Je me trouve donc avec beaucoup de pièces à ma disposition dont un moteur de 90cc Kawasaki, un cadre double berceau de 50cc et d’autres pièces tel que des roues freins etc.…
Comme je cherchais une solution pour courir en 125cc en 1972, il me vient l’idée de construire un 90cc léger dans un cadre de 50cc.
J’avais dans le stock de pièces une roue avant avec frein à tambour, que je monte sur mon Mondial à la place de celle munie du frein à disque que j’ai donné à Gilles, pour construire le Kreidler.
L’année 1971
Je repeins mon Mondial en rouge le révise, et je le mets en vente. Pendant l’hiver Gilles commence les travaux sur le Kreidler, je lui donne un coup de main en fabriquant la selle à dosseret et lui fais la peinture et la décoration.
Un copain de Gilles, Daniel Nombalais qui était souvent parmi nous sur les circuits, décide lui aussi de courir. Il achète le 125cc Montesa-peugeot construit par Marandet sur lequel il y a quelques travaux à faire, puis la peinture faite par mes soins.
Cela fait peu de temps, que je travaille dans le service course d’Eric Offenstadt à la SMAC. J’entreprends de créer mon (faux) 125cc, le moteur étant en pièces détaché, je fais l’inventaire et constate qui ne manque aucunes pièces.
Eric m’ayant donné la permission de travailler pour moi après les heures pour lesquels je suis employé, je commence la transformation du 90cc (tourisme) en moteur de course.
Je modifie les diagrammes et retravaille les transfères au flexible, je rabote la culasse retouche le disque du distributeur et fabrique une pipe d’admission pour adapter un carburateur de Kawasaki 350cc S2, de diamètre (24mm).
La parti-cycle, sera transformé au niveau des fixations moteur, pour recevoir le moteur du
Claude Michel
Kawasaki à la place du Mondial, les pattes seront soudés chez Marcel.
Puis, je modifie le bras oscillant, fabrique les guidons bracelets et les commandes de freins et sélecteurs de vitesse en acier (25 CD4S) ensuite je rayonne des jantes Akron sur des freins de 125cc Honda K5.
Il me faudra faire la peinture et les mises au point, tout cela va demander beaucoup de temps, et je ne pense pas que ma moto puisse être prête pour la première course.
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Saison 1972
Au début de la saison, mon 90cc Kawasaki n’est pas prêt, et je suis déçu parce que la première épreuve qui est la course de côte de Méru le 19 mars arrive.
Moi qui ai aidé mon frère et son copain à préparer leurs machines, je me trouve sans moto pour courir en début de saison.
Alors ? Daniel Nombalais réagit très sportivement avec beaucoup de gentillesse, il me propose de faire cette compétition avec sa moto, nous l’utiliserons tous les deux alternativement, en changeant les numéros avant chaque départ.
Vu que c’est une course de côte, nous partirons l’un après l’autre. Cette 125cc Montesa est la même que j’avais utilisé à Sens l’année passée, J’accepte avec reconnaissance cette offre.
Mon fils Joël qui se trouvait provisoirement dans un centre pour handicapé à Bois-Larry près de Chantilly, n’avait jusqu’à présent pas pu venir avec nous sur un circuit.
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Par bonheur un copain ambulancier qui nous accompagnait, me propose d’aller chercher mon
fils au centre et de l’amener à Méru (dans l’Oise), où avec des copines ils s’occuperaient de lui.
Nous sommes donc tous réunis pour cette manifestation, les essais commencent, nous hésitons pour prendre le départ de la première montée ! à savoir entre Daniel et moi, qui partirait le premier.
Je pars le premier ! Mais quelqu’un ayant cru l’inverse avait collé son numéro de concurrent à la place du mien sur la moto, et comble de malchance ! …
Lorsque Daniel fait sa montée d’essai, il vol le départ ? En fait, il part un peut avant que la dernière seconde soit comptée, et je me retrouve disqualifié pour cette épreuve !
J’étais tellement déçu de cette décision, qu’il fallait absolument que je trouve une solution pour participer à cette course.
Je décide donc d’aller voir l’organisateur pour lui expliquer notre situation, en lui faisant bien comprendre que c’était pour Daniel sa première course.
Puis étant donné que c’était une montée d’essai je lui ai demander de bien vouloir être indulgent pour lui aussi.
Saison 1972
L’organisateur (qui n’était autre que Monsieur Aurousseau père si mes souvenirs sont exacts) a accepté avec beaucoup de compréhension.
Le problème étant réglé, j’étais soulagé, puis comme midi approchait, nous pouvions penser à nous restaurer.
Ce fut un pique-nique dans l’herbe, mais que nous avons partagé avec beaucoup de plaisir, puis catastrophe ?
Au moment de déguster un camembert bien fait, pas de vin rouge pour l’accompagner ! je vais frapper à la porte d’une maison dans le village, car il n’y avait pas de commerce à proximité.
Une dame d’un certain âge ouvre et je lui explique la situation, je lui propose de lui payer le vin, ce qu’elle refuse et me ramène une bouteille qu’elle n’a jamais voulu que je lui paye. Merci encore madame pour ce geste car il nous a vraiment redonné le moral.
L’heure du départ approche et tout va bien, nous n’avons pas trop bu de vin. Je fais une première montée avec un temps correct, mais qui me semble pouvoir être amélioré.
Quand arrive la seconde montée, je me concentre en me positionnant au départ. Observant la série de petits virages avant l’épingle, je ne me place pas au milieu de la piste.
Mais sur le coté ce qui doit me permettre de passer en ligne droite, et me faire gagner de précieux dixièmes de seconde.
Claude Michel
Je me positionne très en avant de la moto pour la lester, les cinq dernières secondes sont comptées, je pars en m’appliquant au maximum.
Tout se déroule comme prévu jusqu'à l’épingle que je négocie le mieux possible, je continu de passer la courbe en utilisant la puissance avec la meilleure application, puis passe la ligne d’arrivée pas trop déçu.
J ‘attends les résultats, ils sont corrects, j’ai amélioré mon temps et me retrouve classé cinquième, juste derrière un Maïco RS, ce qui était le mieux que je pouvais faire avec ce petit 125cc qui avait quelques années.
Après cette course, je me remets au travail de plus bel afin de terminer mon 90cc Kawasaki, pour qu’il soit prêt, la prochaine course.
Mais étant bloqué par le manque d’outillage, les pattes du moteur n’étaient pas soudées, et Marcel avait d’autres machines à terminer, il n’a pu me les souder, que beaucoup plus tard.
C’est à cette époque qu’un drame survint ! je ne me souviens plus de la date exacte.
Mais un matin, le frère aîné de Marc vient chez moi, je suis d’abord content de le voir, car vu qu’il habite la banlieue Nord de Paris, nous ne nous voyons plus très souvent.
C’est alors qu’ il m’annonce que Marc s’est tué en moto sur la route en rentrant de chez Thierry
Saison 1972
Tchernine d’où il revenait, pour mettre au point les détails d’une course qu’il devait faire à Cannes.
Je n’ai pas trop le cœur d’en parler ! Car plus de 30 ans après cette histoire me bouleverse encore.
Nous avons beaucoup entouré la famille Troisy pendant cette dure épreuve, et partagé leur douleur car nous étions tous affectés par ce drame.
Marcel malgré son chagrin, a continué de préparer des motos et même, a terminé celle de son fils, sur laquelle il fera courir Jean-Marc Bret.
Par la suite, il construira même deux cadres pour des 125cc Motobécane deux temps bi-cylindres.
Pour les coupes Eugène Mauve, je me souviens que Gilles avait couru avec son 50cc Kreidler, mais il chuta au virage du Fay, et abandonna à cause d’un repose-pied cassé.
Moi je n’ai pas couru car ma moto n’était pas encore terminée. L’ambiance n’était pas très gaie sans Marc, mais Jeff, un copain sortait quelques blagues du genre :
- Tu n’avais pas besoin de mettre ton casque ?
Tu aurais pu garder ton chapeau il n’allait pas s’envoler à la vitesse ou tu roulais !
Ou bien :
- Tu es tombé parce que tu passais trop doucement, tu as perdu l’équilibre !
Ce qui détendait un peu l’atmosphère, ç’a n’était pas très gentil comme blague pour celui qui les subissait, mais nous étions habitués.
Claude Michel
Car c’était pratiqué couramment à l’époque, et nous y avons eu tous droit un jour, de la part de l’un ou l’autre.
Mon Kawasaki, était prêt et j’avais construit une remorque moto à trois rails, qui pouvait porter une moto au centre, ou bien deux en les mettant sur les rails extérieurs.
Le tout tracté par une, 404 Peugeot qu’un copain de mon père, Claude Braun, ancien pilote sur Norton, et vendeur de voitures d’occasion, m’avait cédé à un prix très abordable.
Elle était en bon état, j’étais enfin bien équipé et autonome pour le transport de ma moto.
Gilles, avait une ID 19 break, ce qui est spacieux pour un 50cc.
Trélivan.
Course qui a lieu du 11 au 14 juillet, le jour du départ pour « Mormoilec » (Trélivan) arrive. Je charge le Kawa sur ma remorque, mon fils Joël qui a huit ans, est du voyage ainsi que Mlle Patricia.
Gilles et Marie-Odile dans le Break ID 19 de Gilles.
Le voyage se déroule sans encombre, nous arrivons à Dinan et retrouvons notre petit café bar de l’année précédente, nous y sommes accueillis très chaleureusement.
Comme la dernière fois nous mangeons et dormons là ! Le lendemain nous nous rendons sur le circuit, pour effectuer les premiers essais, nous descendons le Kawa, de la remorque je m’équipe et
Saison 1972
cette fois ci, avec une combinaison d’occasion achetée à Guy Bertrand, mais en cuir ! …
Car, la chute sur ce circuit avec la combinaison en Skaï m’a servi de leçon.
Je prends donc la piste et fais quelques tours de reconnaissance, le petit 90cc se comporte à merveille, la fourche qui est celle d’un 50cc Derbi vibre au freinage mais je m’y habitue.
Après m’être arrêté pour contrôler la carburation, puis discuter avec Gilles, du comportement de son Kreidler.
Je reprends la piste ; au bout de quelques tours je me retrouve dans la roue d’un 50cc vert, dont le pilote très expérimenté, me sert de lièvre !
Il me faut vraiment que je m’accroche pour le suivre, car je prends des angles, dont je n’aurais pas cru capable mon petit Kawa. Les tours se succèdent, je me prends au jeu ! Car c’est pour moi un super entraînement et je me régale, sans rêver, même si il est très rapide c’est quand même un 50cc. Et je me dis qu’avec les 125cc, ça va être une autre paire de manches ! Je le suis quand même pendant plusieurs tour en le collant, sans pourtant être capable de le doubler, puis il s’arrête et je fais de même.
Arrivé dans le parc des coureurs, mon frère Gilles me rejoint tout excité et me dit que je ne manque pas d’audace, je lui demande pourquoi ? … Et il me répond :
Claude Michel
tu n’as pas vu avec qui tu t’accrochais ? je lui dis non ! Le 50cc qui était devant moi ?
Oui !
Et il me répond,
c’est Audry qui court au championnat du monde.
Ce qui m’a un peu rassuré sur les capacités de mon engin « hors catégorie ».
Tout cela n’est pas passé inaperçu, peu de temps après ? Quelques pilotes nous ont rejoint, et ont observé le Kawa en détail.
Ces pilotes étaient des internationaux qui me posèrent des questions.
Après quelques interrogations très techniques sur ma machine, ils finirent par me demander la provenance du moteur, et en quelle cylindrée, je courais.
Je répondis :
- un 90cc Kawasaki, et je cours en catégorie 125cc, « bien sûr ! ».
Suite à cette réponse ils repartirent rassurés. La journée d’essai étant terminée, nous décidons d’aller avec Gilles et Marie-Odile à la plage de Dinan ou nous nous sommes baignés.
Journée que nous avons savouré, avec un plaisir intense, après cette séance d’essais épuisante.
Mon fils ainsi que nos accompagnatrices, ont partagé pour une fois cet instant de bonheur avec nous ; Ce qui n’est peut être pas le cas lorsque nous pilotons nos machines.
Saison 1972
Le lendemain, après avoir passé une bonne nuit, puis savouré un bon petit déjeuner.
Nous voici prêt à prendre le départ, Gilles d’abord en 50cc et ensuite moi, en 125cc pour la première manche éliminatoire.
Je suis très concentré car, j’ai peu de chance avec un 90cc, de me qualifier pour la seconde manche qui est la demi-finale.
Ces manches étaient de 15 tours, et la finale de 20 tours, si mes souvenirs sont exacts.
Il fallait finir au moins 7ème aux éliminatoires, pour être qualifié en demi-finale, et 6ème en demi-finale, pour être qualifié en finale.
Moteur arrêté 5- 4- 3- 2- 1 je pousse la machine, saute dessus, elle démarre au quart de tour.
J’accélère mais ça fait bouchon devant, je passe à gauche dans l’herbe, et me retrouve bien placé pour le premier tour.
J’ai beaucoup plus confiance en moi que l’année précédente, j’attaque sérieusement sans faire de fautes, pour rester dans le deuxième peloton. Au fil des tours peu de pilotes m’ont dépassé mais, je ne connais pas ma position exacte.
Le petit Kawa tourne très bien, malgré le handicap du à sa faible cylindrée, et de ses rapports de boîte de tourisme.
La première étant très courte je ne l’utilise qu’au départ, j’ai malgré tout pu tenir la position jusqu’au baissé du drapeau à damier.
Claude Michel
Je rentre au parc des coureurs, j’attends les résultats avec impatience ?…
Les résultats sont affichés, ( j’ai oublié les résultats de Gilles) et je constate avec joie, que j’ai terminé 6ème. Je suis qualifié pour participer à la demi-finale.
Je suis ravi car je n’espérais pas tant de ce petit engin ! Fort de ce résultat, je vérifie la moto pour la course suivante, la charge de la batterie, pression des pneus, la bougie etc.
Puis, je vais discuter avec l’un et l’autre, pour ne pas avoir le trac au départ de la prochaine course. L’heure approche, je me prépare et vérifie encore la moto et me met en place au départ.
Patricia et mon fils Joël se tiennent près de moi, et nous discutons… Il reste un peu de temps, avant que le commissaire fasse dégager la piste.
Mon fils me dit à ce moment là :
papa tu vas faire cinquième,
et je lui réponds
ce serait formidable d’y arriver et ça pourrait me plaire !…
Puis pendant que j’ouvre l’essence, et que je mets le contact, et avant que les dernières secondes soit décomptées, le temps décide de changer ? il commence à pleuvoir !
Nous sommes partis, mais, je ne suis pas rassuré sur la pluie, je suis pas trop mal placé malgré tout ! Pendant toute la course je m’applique à avoir une conduite assez coulée surtout aux freinages.
Saison 1972
Les faibles accélérations, vues la puissance de la machine, me permettent de bien tenir le cap sur le mouillé, sans avoir trop à doser en sortie de virage.
Les tours s’enchaînent, je ne me suis pas trop fais dépasser, encore quelques tours, je ne dois pas tomber, en gardant cette cadence, qui me paraît pourtant insuffisante, puis voici le dernier tour !
Je passe la ligne d’arrivée «ouf ! Je ne suis pas tombé » c’est déjà çà, nous rentrons au parc des coureurs.
Je me mets à l’aise en attendant le résultat sans trop d’espoir. On affiche le classement de la demi-finale et surprise !
Je termine 5ème de cette manche (il fallait faire 6ème pour être qualifié) je saute de joie et embrasse mon fils Joël, lui demandant s’il n’est pas devin. Je suis donc qualifié pour la finale, avec ce 90cc c’est satisfaisant.
Maintenant c’est du sérieux, aller en finale avec ce petit engin, il ne faut pas rêver, même si je termine dernier, ce sera bien d’avoir pu participer à cette dernière épreuve.
L’après-midi, c’est le départ, et je suis déterminé à faire le maximum, pour ne pas terminer dernier, même si cela paraît presque inévitable.
Les secondes s’égrènent… , le départ est donné. Je ne pense pas être trop mal parti, et sans être en tête ! Je suis quand même dans le peloton du milieu.
Claude Michel
Le rythme, n’est plus du tout le même que durant les autres manches.
Et dans le dernier virage avant la ligne droite ou, je ne crois pas avoir la meilleure technique pour le négocier, (peut être bien à cause de ma boîte de vitesse qui est de tourisme), il me semble que je perds un peu de temps.
Je trouve cela interminable, car petit à petit je perds des places, m’accrochant pourtant au maximum !
Dans un des derniers tours, les trois hommes de tête me passent, nous sommes au freinage de ce (fameux dernier virage avant la ligne droite). Ne voulant pas perdre un dixième de seconde, je freine si tard que mon pneu avant, va presque toucher la roue arrière du troisième.
Je freine un peu plus pour ne pas le toucher, mais je rage car j’ai l’impression d’avoir perdu un peu de temps. Le dernier tour approche, je me défonce un maximum.
Puis voici ce dernier tour, et dans le virage avant la ligne d’arrivée, qui se trouve dans la ligne droite.
Un 125 Maïco RS, placé sur ma gauche, à la hauteur de ma roue arrière, s’apprête à me dépasser.
J’accélère et monte le régime le plus possible sur chaque rapport. Je me trouve à fond de quatrième, avec l’autre concurrent au niveau de l’axe de ma roue avant, à quelques mètres de la ligne d’arrivé. Si je passe la cinquième il me passe !
Saison 1972
Je décide donc de rester en quatrième, quitte à casser le moteur, et je passe le drapeau à damier avant lui, de la valeur d’une demi-roue, voir d’un demi-pneu.
Nous rentrons au parc des coureurs, j’enlève ma combinaison, je suis trempé de sueur, expliquant à mes amis que j’ai trouvé cette course interminable.
Ils me rappellent que la dernière manche, était de vingt tours, ce qui me fis mieux comprendre, mon épuisement.
Nous avons eu les résultats plus tard, je termine onzième, sur douze en final, devant une moto qui est une vrai machine de course, et cela me satisfait assez, vu les performances de la mienne.
Après nous nous sommes changés, ensuite nous avons mangé un peu, et nous partons à la remise des prix.
Même sans en avoir reçu, nous ayons profité de l’ambiance qui fut très sympathique.
Ensuite, après avoir chargé les motos sur la remorque, et dans le break, nous prenons la route du retour vers la capitale.
Notre voyage retour, se déroule sans problèmes, dans la joie et la bonne humeur.
Claude Michel
Après cette course, je me remets au travail à la SMAC, j’ai un moral d’acier ! La construction des coques me passionne.
Nous fabriquions les bras oscillants, les commandes de freins, les sélecteurs, ainsi que les guidons en acier, «25cd 4s» c’était passionnant.
Puis les vacances arrivent et je pars avec mon fils et une amie, à l’île de Ré pour moins d’un mois.
4
Chez Fritz EGLI
Quand je rentre, je passe à la SMAC, et Eric Offenstadt me dit :
Pourrais-tu abréger tes congés ?…
Oui !
Car nous allons distribuer les cadres Egli, dans lesquels nous montrons différents moteurs.
Super !…
Pour cela, il te faudrait partir en Suisse chez Fritz Egli, afin de faire un stage, pour le montage de ces motos.
J’accepte donc cette proposition avec joie. Car je considère que c’est une chance pour moi, que l’on me fasse l’honneur, d’aller travailler chez le grand maître de la «haute couture » moto qu’est Egli.
Le stage doit durer dix jours, je pars donc en Suisse à Bettwil, ou je retrouve là bas d’autres mécaniciens, comme Cuisinier de Marseille qui cours en 50cc sur Kreidler.
Un monsieur de Bordeaux se prénommant Jean-Louis je crois ? Et qui montra par la suite un 750cc Laverda dans un cadre Egli.
Claude Michel
Le voyage en Suisse, fut pour moi une aventure très agréable, le paysage étant magnifique, dans cette région près de Zurich.
Arrivé là bas nous sommes présentés à monsieur Egli, lequel nous fait visiter ses ateliers, qui sont d’une propreté remarquable, (qualité Helvétique oblige).
Nous devons, chacun des mécaniciens, monter une moto qui sera en vitrine, dans nos concessions respectives, moi je dois monter un 750cc Honda four.
Une Egli d’endurance devait participer au Bol-D’or, et Fritz Egli, pensant ne pas pouvoir la terminer à temps pour le bol, nous demanda, à Cuisinier et moi, de terminer cette moto.
Il fera, monter les motos que nous devions faire. Par ses mécanos, avec qui, nous allions le midi, manger dans un petit restaurant du village.
Et il mit à notre disposition, ses ateliers, avec tour et fraiseuse. Les travaux se déroulèrent très bien, nous avons fabriqué un étrier coulissant, pour le frein à disque arrière, avec Cuisinier, et terminé l’assemblage de cette moto.
Un dimanche, nous sommes allés voir, une course qui se déroulait en suisse, et Egli me présenta son pilote Philippe Schreiller. De retour à Bettwil, il me demanda de régler, la moto de course qu’il utilisait.
C’était une 750cc Kawasaki H2, monté dans un cadre Egli, j’étais surpris par sa demande ?
Saison 1972
Et je lui dis, que je ne comprenais pas pourquoi une personne ayant sa réputation, faisait appel à moi pour faire ce travail, il me répondit qu’il y tenait beaucoup.
Sur ce, je m’exécute et fait cette mise au point comme j’avais l’habitude de le faire et en m’appliquant le mieux possible.
Ensuite, le pilote va essayer la moto en côte, sur la petite route avec quelques virages, qui mènent du village, à la villa d’ Egli. Il arrive rapidement, enlève son casque, et nous découvrons le large sourire d’une personne satisfaite.
Puis Egli ravi, me dit :
Vous avez du flair, en me montrant son nez
je lui répond :
en France on dit avoir du pif(1).
Il sourit, je le remercie, en lui expliquant que c’est pour moi un grand honneur, de recevoir un compliment d’une personne de sa réputation.
Ensuite, Egli me propose d’aller essayer la moto, j’hésite, mais comme l’envie est trop forte, j’accepte.
Je descends la petite route, jusqu’au carrefour du village, et la remonte comme si c’était une course de côte, mais plus prudemment car la route est ouverte à la circulation.
De retour, j’ai moi aussi le sourire, car je suis surpris par la tenue de route et la maniabilité, de cette moto, et je dis à Egli
Claude Michel
- je la trouve aussi maniable qu’une 250cc Ossa SPQ !
Nous reprenons le travail, car la fin du stage approche, et la moto que je dois ramener montée en
France, n’est pas encore terminée, celle du bol d’or est fin prête.
Quand je rentre à la SMAC, les pots d’échappement de la nôtre ne sont pas montes, ceux d’origine que je dois installer, descendent trop bas. Il faut donc les modifier, ce que j’ai dû terminer, à grand renfort de coupe et de soudure, dans l’atelier course de l’entreprise. Tout est bien qui finit bien.
Les Coupes du Salon, qui se dérouleront le 01 10 72 , va être la prochaine couse, et la dernière de la saison. Je me dis, que vu la configuration du circuit, avec ses longues lignes droites, j’ai peu de chances de faire une bonne place avec le Kawa.
Mais qu’importe, je suis très décidé à défendre mes chances le mieux possible, pour cette course. J’avais le Ford transit de la SMAC, afin de transporter le Kawa, car j’avais dû prêter ma remorque.
Le départ des 50cc étant avant les 125cc, j’avais pu prendre quelques photos de Gilles, qui avait des problèmes? Son Kreidler ne voulait pas démarrer.
Quand il est parti, mon frère se trouvait dans les derniers, il fit la course mais j’ai oublié le résultat, j’ai pu faire quelques photos dans la chicane Est.
(1) avoir du nez
Saison 1972
Pendant les essais, le Kawa. avait bien marché, et j’étais relativement content, le départ des 125cc étant proche, je dis à Patricia (qui était sur la moto pour s’amuser) de descendre, car l’heure du départ approchait, et je n’avais plus de temps à perdre.
J’arrive à l’heure dans le parc, et nous nous plaçons sur la grille de départ, en attendant le décompte, je suis debout a coté de la moto, et me décontracte au maximum.
Le commissaire, s’apprête à donner le départ, je passe la seconde, recule la machine sur la compression, les cinq dernières secondes sont comptées, je pousse le petit 90cc, saute sur la selle le moteur part impeccable, et me voilà parti en bonne position.
J’essaie de tirer le maximum de cette petite machine, les plus rapides étant loin devant, le problème est, sa faible vitesse de pointe dans les lignes droites.
Par contre dans les virages, vu sa maniabilité c’est là que ce Kawa s’exprime le mieux, j’en tire donc profit, en essayant de ne pas trop dépasser les limites.
Le virage du Fay est relevé juste à la corde dans le sens contraire, c’est à dire que celui ci étant à droite la bordure de gauche doit être la plus élevée et celle de droite la plus basse.
Mais dans ce virage, le point le plus bas se trouve environ au premier tiers en partant de la droite
Claude Michel
ce qui empêche de prendre beaucoup d’angle à la corde.
Pendant la course, je remarque que le pilote qui est derrière moi, se présente au freinage à l’intérieur et à ma droite ?
Mais je pense, que ce concurrent ne peut pas me doubler là, et qu’il fait ça pour me bluffer, puis pendant le tour suivant. Je me dis que, je n’ai jamais essayer de prendre ce virage plus à la corde.
(Ce que j’aurai dû faire pendant les essais, et non pendant une course).
Malgré tout, la stratégie de ce pilote a marché, et quand j’arrive sur ce virage, trop tenté de voir si ça passe ! Je plonge à la corde, j’ai un angle très important ! Et le 90cc à l’air de tenir, mais vers le milieu du virage, il décroche des deux roues, et je pars dans une glissade interminable.
Je veux me relever, mais ayant encore de l’élan, je continu ma chute en rebondissant pied par-dessus tête jusque dans l’herbe.
Je me relève, redresse la moto, puis, je l’examine pour voir si elle est en état de reprendre la course.
OK je repars, et à ce moment, le commissaire de piste me fait signe d’attendre, quatre ou cinq concurrents sont en train de passer, je me prépare à nouveau pour repartir, il me fait signe d’attendre et quatre autres pilotes passent.
Je rage, en voyant le nombre de ces pilotes, qui se trouvait derrière moi, enfin je pousse la moto
Saison 1972
et reprend la piste, mais le Kawa. ne marche plus aussi bien.
Il ne monte plus en régime et s’engorge, j’arrive tant bien que mal à la chicane «Est », où je m’arrête pour remarquer que dans ma chute, le carénage s’est déplacé ?
Le trou, dans ce carénage qui laisse passer l'air au carburateur, s’est décalé et bouche l’entrée de celui-ci ?
Je donne un coup de pied, dans le support du carénage pour le remettre en ligne, et repartir.
A ce moment, un spectateur m’interpelle pour me demander sur quel engin je cours.
Je lui réponds brièvement, que c’est un 90cc Kawasaki, et il me dit qu’au freinage, la fourche se déplace énormément, ce que j’avais remarqué sans penser qu’un spectateur pouvait le voir. Je le remercie puis repars le plus vite possible.
Maintenant, c’est pour ainsi dire fichu, pour faire une place correcte, mais n’ayant plus rien à perdre ?
Je repart, monte les régimes au maximum, le moteur prend très bien ses tours, alors j’attaque à fond.
Tous les virages passent très bien car je n’ai pas le trac, bien que remonter sur les pilotes qui m’ont dépassé, ne me paraît pas possible. Mais j’espère, ne plus me faire dépasser par d’autres.
Seulement !
Claude Michel
En arrivant à la chicane Est, pendant que je m’apprête à prendre la corde à gauche, un commissaire brandit le drapeau bleu, (ce qui veux dire qu’un pilote de tête va me mettre un tour ?)
J’hésite donc, à prendre la corde pensant qu’il va me dépasser à l’intérieur, mais il me fait l’extérieur en frôlant mon épaule droite ?
Ce pilote c’est Thierry Tchernine, le leader (sa moto une Yamaha pouvait prendre 210 km/h ) donc je n’aurais pas pu le suivre.
Mais, le commissaire m’ayant fait hésiter, on a failli se toucher, les derniers tours se terminent très bien.
Je passe le drapeau à damier, puis rentre au parc déçu par cette chute et assez découragé.
Plus tard, je vais voir les résultats, et surpris je constate qu’il y a 15 pilotes classés, je me trouve juste en dessous, en 16ème position, ce qui me fait rager encore davantage.
Quand je pense que sans cette chute, j’aurais pu être 3 où 4 places au moins devant, et sûrement finir 12ème où peut être mieux, ce qui était inespéré, quand j’ai pris le départ.
Enfin la moto a bien marché, je me suis vraiment régalé, c’est le principal objectif pour moi ! Puis mieux on termine, plus on est content, de plus cette fois c’était à ma portée sans la «gamelle(1)» bien sur !
*(1) chute
Saison 1972
La saison des courses est terminée, et de nouveaux projets pour l’hiver, commencent à germer dans mon esprit, j’ai décidé d’acheter le Maïco Eram de Marc Bret, pour la saison 1973.
Mais, comme je ne sais pas à quelle date je l’aurais, j’ai prévu des modifications, pour le Kawasaki. Comme il existe maintenant un 100cc, je vais réaléser mon moteur, avec le piston de ce modèle.
Je commande donc ce piston, et me rend chez Jean Murit, je consulte son réalèseur «Jojo la bielle » pour faire le travail.
Je lui demande de mettre huit centièmes de jeux, il me répond que d’origine on met trois centièmes, mais de ramener le cylindre, si cela est trop juste, pour remettre un coup de rodoir. ( J’explique ses détails techniques, car ils sont importants pour la suite de l’histoire ).
Puis, après avoir parlé des courses des années cinquante. Jojo appelle Murit, et lui demande si il me reconnaît.
Comme il hésite, il lui dit :
c’est le fils Michel,
à ce moment, Jean se souvient et me demande comment va mon père, avec qui il s’était trouvé sur les lignes de départ, sur de nombreux circuits aux commandes de leur side-car.
Ensuite, il me demande aussi des nouvelles de ma mère, qui accompagnait mon père dans ces compétitions.
Claude Michel
Pendant cette fin de saison, je remonte donc le moteur du Kawa avec le nouveau piston, et lui refais une beauté pour la saison suivante.
La moto étant prête, je part accompagné de mon fils Joël et Patricia à Montlhéry, tourner sur l’anneau de vitesse afin de la chronométrer.
Ce jour là peu de monde tourne, le Kawasaki est descendu de la remorque, je m’équipe et part pour quelques tours.
Se jour la, le circuit routier est fermé, et on tourne uniquement sur l’anneau de vitesse, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.
Après trois ou quatre tours, je m’arrête afin de faire une pause, mon fils, pour me faire plaisir, nettoie la moto ?
Et mauvaise surprise ! je découvre, qu’il avait lavé le pneu arrière à l’essence, je le gronde en lui expliquant que c’est dangereux.
Puis, comme il n’y a pas de virage je repars quand même, puis refais quatre tours, après un second arrêt, je demande mon temps à Patricia.
Mon meilleur temps au tour, est de 132 km/h de moyenne, ce qui fait à peu près 140 km/s chrono en ligne droite.
5
Satanée saison 1973
La côte Lapize, se déroule en début de saison sur le circuit de Montlhéry, et beaucoup de pilotes y participent, cette année je compte bien la faire.
Mon Kawasaki est fin prêt, mais je ne l’ai pas rôdé, peu importe j’essaierai de tourner un peu avant la première montée.
Nous arrivons le matin à Montlhéry pour les essais, et une petite portion du circuit, est réservée pour tester les machines, Jean-Marc Bret (surnommé Mic ) sur le Maïco, et moi avec le Kawa, nous testons nos motos sur ce tronçon de route.
Mic part devant, et en le suivant je découvre que mon 90cc réalésé arrive presque à suivre le Maïco à l ‘accélération.
Mais il faut que je rôde un peu, car le piston est neuf, je fais donc le plus possible d’aller et retour afin de rôder le cylindre au maximum.
Claude Michel
Arrive l’heure de la première montée, "Mic" part le premier, je me positionne un peu plus tard, il ne reste plus que, cinq secondes.
J’enclenche la première, plus qu’une seconde, je me plaque sur l’avant de la machine, et c’est parti !
Je pousse les rapports, les montées en régime sont franches le Kawa pousse bien, j’arrive sur le virage à droite, et au moment où je coupe les gaz pour négocier le virage ? Le moteur serre, je débraie mais quand je veux accélérer le moteur ne prend plus ses tours.
C’est fichu, je finis la montée, tant bien que mal, en attendant en haut groupé avec les autres pilotes, puis la voiture d’accompagnement viens nous faire redescendre.
Arrivé au parc des coureurs, je défais les fixations du carénage, je prends la caisse à outils dans la voiture, et je démonte le cylindre pour constater les dégâts.
Je découvre sur le piston, quelques traces de serrages ainsi que dans le cylindre, je me munis de papier abrasif enduit avec de l’huile, et je fais disparaître les traces d’aluminium du cylindre.
En suite, je fais de même pour le piston, puis, je remonte l’ensemble sur le moteur, replace le carénage, et après une petite poussette le moteur démarre.
Rassuré, j’attends le moment avec impatience, de la deuxième montée, ça y est !
Satanée saison 1973
Je me mets en place, le départ est donné. Et en appui sur l’avant, je donne le maximum afin de faire un bon temps, car ce sera le seul pour mon classement.
Mais, au moment de couper les gaz pour prendre le virage, le moteur dont l’alésage est encore trop juste, serre à nouveau !
C’est terminé pour cette course, je finis la montée le mieux possible, puis attend que le commissaire nous fasse redescendre.
Déçu, je rentre au parc des coureurs, je charge la moto sur la remorque puis, je vais rejoindre mes amis, et je vais voir en spectateur, les autres pilotes faire leur montée.
Première course de l’année, et des résultats négatifs, ça démarre très mal mais j’en connais la cause, le jeu de huit centièmes de millimètre, que j’avais prévu entre le piston et le cylindre, n’aurait pas été de trop. ( J'ai découvert récemment que j’avais fini 11ème)
Rentré à la maison, je démonte donc à nouveau le cylindre, puis après avoir examiné les traces de serrage, celles ci n’étant pas trop profondes, je décide de faire comme la fois précédente.
Je les faire disparaître avec le papier abrasif, ce qui n’est pas plus mal. Car cela permet de mieux faire le jeu, uniquement à l’endroit du serrage, c’est à dire, exactement entre les transfères du cylindre.
Je remonte le moteur, et le fais démarrer, tout va bien, la moto est prête pour la prochaine course.
Claude Michel
Nous projetons, Daniel Nombalais, Mic Bret, mon frère Gille et moi, d’aller courir à Pau.
Cette course, devait avoir lieu le10 avril à huit kilomètres de Pau, exactement à Lescar, sur le circuit Paul Berdery, où il y avait trois catégories 50cc, 125cc, et 250cc. Ce circuit était très court, car il servait aussi pour le Karting.
Daniel Nombalais, le possesseur du Montesa-peugeot, venait avec nous ainsi que Jean-Marc Bret, (à qui plus tard j’ai racheté le Maïco), ce Maïco, prendra place sur ma remorque près du Kawasaki.
Le départ depuis Maison-Alfort (94), devait avoir lieu le vendredi soir, afin de faire les essais le samedi matin.
Un jeune Frantz Luc, (qui sera pilote moto, puis navigateur sur des voiliers, par la suite ) prendra place dans la 404, ainsi que Mlle Patricia Richard, et les autres dans le break 19 de Gilles.
Nous avons eu de la pluie toute la nuit, le matin nous réservons les chambres dans l’hôtel pour nous tous, puis sans avoir dormi, nous nous rendons sur le circuit.
Arrivé dans le parc des coureurs, Gilles d’un air amusé, me fait remarquer qu’il y a un autre 125cc Kawasaki, je suppose qu’il s’agit d’un 90cc transformé aussi, mais en fait !
Satanée saison 1973
C’est le 125cc Kawasaki d’usine, (ex. Simons) qui a été racheté par M Maugendre, directeur de la SIDEM (Ste qui importe les Kawasaki), qui le prête à Jean-Louis Guignabaudet.
Celui là je ne risquais pas de le suivre ! Nous déchargeons les motos, puis nous découvrons le circuit, pendant le premier tour en bout de la ligne droite, quand je m’apprête à freiner ?…
Les freins ne répondent pas, et je fais pratiquement un tout droit.
Surpris d’abord, je réalise que l’eau qui est tombée toute la nuit, avait inondé mon frein avant, et les garnitures s’en étaient imprégnées.
Par la suite, les essais seront beaucoup plus concluants, la fatigue du trajet de nuit s’étant peu à peu dissipée, je me suis vite familiarisé avec le tracé du circuit.
Mon frère Gilles, pendant les essais libres avait été surpris, car comme nous tournions toutes cylindrées confondues,.
A la sortie de l’épingle il y avait un S, et une 250cc qui me suivait, n’a pu me dépasser, que plus tard, dans la ligne droite, après la série de virage.
Je lui expliquais, que mon 90cc ayant une boite de série, c’était à l’épingle le seul endroit où je passais la première. Comme cette première était plus courte, qu’une vraie boîte course j’étais avantagé à cet endroit du circuit.
Claude Michel
En suite, arrive les essais qualificatifs, je me sentais assez confiant, car j’avais repéré le tracé du circuit, et le petit Kawasaki tournait bien.
Mais, après quelques tours sans que le moteur semble mal tourner, un ou deux pilotes que j’avais doublés m’ont, dépassé à nouveau ?…
J’ai trouvé à ce moment là, que ma machine ne pouvait plus les rattraper, et que sa puissance avait baissé. Grosse déception pour moi, car n’étant pas qualifié aux essais. Je n’ai pas pu participer à là course, qui se disputait le lendemain.
Nous rentrons donc à l’hôtel, puis après un bon repas, nous ne nous sommes pas couchés très tôt.
Allant, d’une chambre à l’autre, faire des blagues aux copains, ceci eu pour conséquence de nous faire remettre en place, au bout d’un certain temps vu l’heure tardive.
Le jour de la course, cette journée pour moi, s’est passé en tant que spectateur, j’ai pu y apprécier les performances, du 125cc Kawasaki d’usine ex Simons, piloté avec adresse par Jean-Louis Guignabodet.
Puis le soir, il fallait rentrer sur Paris car la route était longue.
De retour à la maison ; j’ai deux mois pour préparer le Maïco que je viens de racheter à Bret, la prochaine course sera les coupes Eugène Mauve.
J’ai largement le temps de le préparer, et de faire des essais, ceux ci se déroulent généralement à Montlhéry, ou cette épreuve à lieu.
Satanée saison 1973
Gilles, de son coté soigne la mise au point de son Honda 125(1). Qui sera construit avec Marcel Troisy le concepteur du cadre ! .
Après les premiers essais du Maïco, je constate qu’il faut ouvrir le moteur, pour refaire l’embiellage.
La réfection de celui-ci, sera confiée à Guy Bertrand, qui tiens un atelier d’ajustage à Montgeron avec Dominique Bréjat. Ce travail étant terminé, il me reste plus qu’a remonter le moteur.
Cette opération est assez délicate sur ce moteur car, il demande de faire plusieurs montages à blanc, afin de bien caler l’embiellage. Toutes ces préparations sont terminées, et je pense être prêt pour la prochaine course.
Enfin, une vraie compé-client pour la prochaine course, le Maïco est opérationnel, je viens juste de le terminer, il tourne très bien et il est très puissant mais aussi très pointu.
La prochaine course, se passe à Montlhéry, se sera, les Coupes Eugène Mauve, pour cette course mon père Pierre Michel devait être présent.
C’était une situation qui s’inversait, pour la première fois, c’était lui qui allait me voir courir, moi qui l’avais vu tant de fois, en solo et en side-car, au début comme passager et ensuite pilote.
(1) nous disions, à cette époque un 125, plutôt qu’une125. Claude Michel
Les essais étaient concluants, et entouré de ma famille, je me promène dans le parc des coureurs, mon jeune frère André, et mon beau-père Daniel, blaguent avec Patricia.
Ma mère les prend en photo, et moi j’examine de près un rare Maïco, plus compétitif que le mien. Ce Maïco à refroidissement liquide, boite six vitesses avec un seul amortisseur, c’est celui de Christian Fesquet (qui est d’Aubagne près de Marseille ).
Je me retrouve enfin, sur la ligne de départ avec une machine beaucoup plus compétitive, les secondes sont décomptées, la moto démarre très bien.
Je suis parti ! La ligne droite avant les deux ponts est avalée très rapidement ! Quel délice de courir avec une moto performante, je me trouve au freinage de l’épingle ?
Le frein quatre cames Fontana est très efficace, je négocie l’épingle des deux ponts, le Maïco qui a un empattement plus grand que le Kawa, est moins agile, ensuite le virage de la ferme à gauche, à cet endroit il exprime ses qualités.
Ensuite, j’apprécie les qualités et les performances de ma nouvelle machine qui est très rapide, je ne sais pas en quelle position je me trouve, car personne ne me panneaute, mais vu la cadence à laquelle je tourne, ça doit être correct.
Deux ou trois tours se succèdent toujours à la même cadence, mais malheureusement quand j’arrive vers les tribunes.
Satanée saison 1973
Mon moteur, se met à avoir des ratées (comme une panne de condensateur)et ne monte plus en régime.
Pour moi la course est terminée, puis déçu, je lève le bras, et rentre dans les stands, je rejoins le parc des coureurs, complètement écœuré.
Mon père me rejoint, et il me demande ce qui s’est passé, je lui dis que je n’en sais rien ensuite.
Afin de constater la cause de cette panne, il me conseil, de démonter le moteur, pour voir ce qu’il y a. Je refuse, en lui expliquant que la course étant finie pour moi, je n’avais pas le cœur de faire ça maintenant, et que je préférais démonter dans mon atelier, car j’aurais largement le temps de le faire d’ici la prochaine course.
De retour à la maison je rentre mon Maïco à l’atelier, puis ayant repris le travail chez mon employeur. Je me décide quelques jours plus tard, de le démonter le soir après le repas, après avoir vérifié que l’allumage n’avait rien.
Je commence à démonter le cylindre, et je découvre que les écrous des goujons sont desserrés, je sors la culasse le cylindre !
Puis en soulevant celui-ci je trouve que le joint d’embase est cassé.
Ne pas terminer une course pour une panne aussi bénigne, c’est rageant. Je remonte un joint neuf puis remonte les écrous au frein de filet, pour ne plus qu’ils se desserrent en me disant qu’un
Claude Michel
problème de ce genre ne m’était jamais arrivé avec mon Kawasaki.
La prochaine course au programme, se passe pour moi à Trélivan, circuit que j’aime beaucoup car l’ambiance me plaît beaucoup ainsi que la région.
Puis, la course se déroule en trois manches ensuite, vu les résultats que j’ai obtenu l’année précédente avec mon Kawa, qui est moins rapide que le Maïco, j’espère obtenir une place honorable avec celui-ci.
Mon frère Gilles a terminé son 125 cc Honda, il est superbe et si je me souviens, c’est la première fois que nous allons courir tous les deux en 125 cc.
Le jour du départ est arrivé, nous attelons la remorque à la Peugeot 404, puis avec Patricia nous chargeons mon Maïco et son 50cc Bénelli trail.
Gilles, part avec Marie-Odile, le Honda attaché dans son break ID 19.
Le samedi, nous nous retrouvons au parc des coureurs du circuit de Trélivan, pour les essais libres.
Je descends ma moto de la remorque, ensuite je fais chauffer le moteur, et part pour la première séance d’essais libres.
La différence de performance par rapport au Kawa est flagrante, la grande courbe qui se termine par le virage à droite, juste avant la ligne droite que je pouvais passer à fond de cinquième, sans problèmes avec cette machine.
Satanée saison 1973
A présent, la même courbe me paraît difficile a passer sans couper avec le Maïco, la vitesse est impressionnante mais ça passe !
Je fais quelques tours, puis comme l’année précédente, je me retrouve avec Audry et son 50cc Kreidler devant moi, je reste derrière lui quelques tours.
Puis, dans la ligne droite je le passe, mais le pilote étant très bon, il me repasse dans les virages qui suivent ? C’est redoutable, un Kreidler dans les mains d’un bon pilote international.
Encore quelques tours derrière lui, pour peaufiner mon pilotage sur ce circuit, et me mettre la moto en main sur cette piste, et je rentre au parc.
Ensuite nous discutons avec Patricia, qui me dit, que je ne passe pas bien le virage avant la ligne droite? Vexé, je lui demande donc de me dire ce qui ne va pas.
Et comme elle ne peut me répondre, je me décide à demander conseil, au pilote expérimenté qui n’est autre que Jacques Roca, qui connaît très bien ce circuit ! En lui disant, que je passe ce virage en deuxième.
Celui-ci me répond, qu’il le prend en quatrième si mes souvenirs sont exacts, je conclus de pouvoir le prendre en troisième sans problème.
Fort de cette conclusion, nous terminons cette journée dans une bonne ambiance.
Le lendemain c’est le jour de la course, et le départ des 125cc, approche la différence avec
Claude Michel
l’année dernière est très importante, car les pilotes internationaux et nationaux, doivent courir ensemble. Nous prenons place sur la ligne de départ mon frère et moi,
Le Maïco, étant bien remonté depuis la dernière course, et vu son comportement aux essais, j’ai assez confiance, donc nous voici mon frère et moi sur la ligne de départ.
Les secondes sont décomptées, le départ est donné, je pousse la moto saute sur la selle en lâchant l’embrayage, le moteur démarre de suite, nous voilà partis !
Nous attaquons le premier virage dans le peloton, sans savoir en quelle position je suis, mais cela me paraît correct. La cadence est beaucoup plus rapide que l’année précédente, mais je conserve ma place pendant quelques tours.
Puis, en rétrogradant au freinage pour prendre le virage à droite avant la ligne droite, vers le sixième tour, je me retrouve sur un faux point mort.
Le temps perdu à ce moment là est précieux, car un concurrent en profite pour me passer, je rage et reprends vite la cadence pour rester derrière lui.
Première faute, il ne faut plus que ça se reproduise le reste de la course, mais le tour d’après au même endroit ?
Le phénomène se reproduit, je commence à penser que ça ne vient sûrement pas de moi, mais de la boite de vitesse, qui étant chaude n’est plus aussi fiable.
Satanée saison 1973
Encore une fois du temps de perdu, et trois virages plus loin André Milliard, qui court en inter sur une Aermacchi à distributeur me double, je suis déçu d’être doublé!… Mais content de réaliser, que ma machine était capable d’être devant.
Je doute, de pouvoir me qualifier pour la manche suivante, ensuite pour la troisième fois, cette fichue boite saute plusieurs vitesses, et passe en première ce qui bloque la roue arrière pendant un instant, et me fais perdre quelques secondes.
Je sors complètement à l’extérieur du virage, et reprends la trajectoire mais en perdant encore une place, après ça je ne crois plus pouvoir me qualifier, et avec les performances du moteur c’est vraiment dommage.
Résigné, je continué la course jusqu’au baissé du drapeau, et rentre un peu triste au parc des coureurs, Patricia me demande pourquoi j’avais une trajectoire aussi curieuse ?
Je lui raconte donc mes mésaventures, et nous allons un peu plus tard voir les résultats, je suis huitième, (8ème)!
Je rage encore plus, vu qu’il fallait faire septième pour se qualifier, sans ces problèmes je réalisais que j’aurais pu finir au moins six ou septième.
Gilles avait terminé dixième, et il n’était pas mécontent de ce résultat avec un 125cc 4 temps, qui ne pouvait pas même en marchant bien, rivaliser en performance avec des deux temps.
Claude Michel
De retour à la maison, je contrôle la moto et ne trouve rien d’anormale, puis la révise et la prépare pour la prochaine course, qui est prévue après les vacances.
Je travaillais, à ce moment là chez Schaff à Villeneuve-le-roi chez des patrons extraordinaires, mon fils Joël qui avait été opéré de la hanche s’était rétablit.
J’habitais dans un petit appartement à Alfortville, qui ne comptait qu’une chambre, et comme nous envisagions de quitter la région parisienne, le problème de l’appartement devait se régler en même temps.
Nous avions passé cette année la, les vacances dans le Gers, à Nogaro où le circuit de vitesse, qui se trouve près de l’aérodrome, était déjà important à cette époque là.
J’ai donc eu l’idée de chercher un local, dans le but de m’installer à mon compte, pour préparer des motos de courses.
De retour à Alfortville, la décision est prise ! Dès que nous avons un appartement sur Nogaro, nous partons dans le Gers, mon fils Joël Patricia et moi.
En attendant, je reprends mon travail Chez Schaff, et comme il y a une course de côte près de Sens, à Fontaine la Gaillarde le 09 septembre 1973, je décide d’y participer.
Le matin du neuf, je charge le Maïco sur la remorque attelé derrière la 404 Peugeot, et nous voilà parti en direction de Sens.
Satanée saison 1973
Nous avons pris l’autoroute, car je suis un peu en retard, et je suis étonné par de la tenue de route de cette remorque, qui à 150 km/h ne bouge pas.
Arrivé à l’heure à Fontaine la Gaillarde, je décharge la moto, je fais chauffer le moteur, monte la bougie froide.
Puis, j’effectue une première montée d’essai, tout se passe bien, la machine me semble tirer un peu long, mais je n’ai pas le temps de changer les rapports, et de plus j’ai peur de perdre en vitesse de pointe.
Voilà l’instant de la première montée, classée, je me mets en position sur la ligne de départ, le commissaire décompte les cinq dernières secondes, et me voilà parti, je n’ai jamais eu un 125cc aussi puissant, il pousse très fort !
J’arrive vite sur un virage à gauche, les freins sont très efficaces, (grâce au Fontana deux fois double cames) par contre, il m’est difficile d’accélérer à fond, car avec son fort empattement, le Maïco Eram est assez sous vireur.
Et je termine la montée, avec un temps qui est correct.
Entre temps, je me rends à pied et en spectateur au virage dans lequel je veux m’améliorer, afin de voir passer les autres pilotes. A ce moment passe Alain Renouf, qui rentre dans le virage si vite, qu’il m’impressionne! Mais il se sort du virage et tombe.
Je le retrouve après et il me dit que c’était la première fois qu’il faisait cette course,
Claude Michel
comme il était très bon en course de côte, j’ai pensé que c’était volontaire, mais j’ai conclu que c’était un peu trop d’audace.
Puis il est temps que je me prépare, car voici le moment ou je dois faire ma montée, je m’approche donc de la ligne de départ, on me compte les cinq secondes et je suis parti !…
Je fais cirer l’embrayage, en dosant avec un «maximum » de précision, pour partir le plus vite possible. Les virages passent bien, mais l’avant de la moto me parait un peu lourd à manier, arrive le virage que j’avais vu en spectateur, et je le passe assez vite, la machine étant sous-vireuse je prends beaucoup d’angle. (Je m’en rends compte car je sens qu’elle glisse légèrement des deux roues et la botte de mon pied gauche frotte le sol). Le reste passe très bien et voilà la ligne d’arrivée.
Je redescends, et vais voir les résultats en fin d’après midi, classé quatrième! je suis très content le Maïco, a enfin bien marché pour une fois cette année, et de plus c’est la meilleure place depuis le début de ma carrière.
Un pilote dont j’ai oublié le nom, qui courrait sur Motobécane, s’approche de moi, il me félicite, je le remercie, puis il me dit que s’il avait eu les bons gicleurs, je n’aurai certainement pas été classé devant lui.
Je lui réponds que c’est possible, mais que si moi j’avais tiré plus court, les résultats auraient pu être les mêmes.
Satanée saison 1973
Nous rentrons à Alfortville le cœur content de ce résultat, car je ne pense pas participer à d’autres courses cette année, les projets de déménagements pour quitter la région se précisent.
Quelques jours, après avoir repris mon travail, je reçois une lettre de ma mère, qui me dit, qu’elle à trouvé un logement pour nous, près de Nogaro dans le Gers, exactement à Panjas.
J’espérais, louer un local dans Nogaro de préférence, avec un appartement à proximité, mais n’ayant pu trouver exactement ce que je souhaitais.
Je m’installe, dans une ancienne petite ferme charmante, près du village, Joël, Patricia et moi apprécions beaucoup cet endroit.
Je commence donc, faute d’être dans Nogaro, à aménager ce petit local contre la maison, (dont le sol est en terre battue) en atelier. Afin d’y préparer des motos de course comme je l’avais prévu, mais pas aussi bien que dans mon projet.
J’inscris Joël à l’école du village, Patricia essaie de trouver un travail, et moi je commence les démarches, dans le but de m’installer comme artisan.
Nous apprécions beaucoup les habitudes culinaires du Gers, et de temps en temps je fais tourner mes motos de course, sur la petite route qui est devant la maison.
Claude Michel
Puis un WE n’y tenant plus, je décide d’aller tourner sur le circuit de Nogaro, je prends d’abord le Kawasaki dans un premier temps, pour me familiariser avec le tracé, n’ayant jamais tourné ici.
Et par la suite, j’utiliserai le Maïco Eram, mais les performances étant nettement supérieures, après l’esse des tribunes, je pousse bien les rapports dans le bout droit, mais, j’arrive trop vite au freinage pour le virage à gauche qui suit. Je tire tout droit dans l’herbe heureusement sans tomber ! Et reprend dans le virage parabolique avant la ligne droite.
Je termine la journée sans problèmes, en me régalant. A la fin de l’après-midi, un jeune homme vient près de moi et me dit :
- c’est un Maïco RS que tu as?… Surpris, je le félicite pour sa remarque, et ses connaissances, étant donné son jeune âge.
Ensuite nous discutons, et il me demande ce que je faisais auparavant, je lui explique que j’avais travaillé au service course, pour Eric Offenstadt.
Il me dit que son rêve serait de faire un travail semblable, l’ayant vu tourné sur une 500cc Kawasaki H1, réglé par ses soins je lui affirmais, qu’il n’avait rien à m’envier.
Après lui avoir demandé s’il était marié, si ses parents étaient d’accord, pour qu’il fasse de la compétition vu ses dix-neuf ans, il me répondit, qu’il n’y avait aucun obstacle.
1974 la fin des courses
Je lui ai donc conseillé de prendre une licence, puis de s’inscrire dès qu’il le pourrait à une course, et lui confirma, que vu ses compétences il ne tarderait pas à être remarqué et apprécié.
Ce jeune homme, n’était autre que Claude Fior, qui est devenu un concepteur remarquable, bien au-delà de ce que j’aurais pu imaginer à l’époque.
Par la suite, n’ayant pu réaliser mes projets sur Nogaro, et Patricia ne pouvant trouver le travail qu’elle souhaitait. Nous avons quitté la petite ferme de Panjas, je suis parti sur Toulouse pour travailler dans un magasin. Qui s’appelait « Marc Moto » avenue Jules Julien, Patricia, a pris un studio pendant quelque temps à Nogaro, ensuite elle est partie dans les Landes.
J’avais un joli petit studio, ou je vivais avec mon fils Joël, il était inscrit dans une école, qui se trouvait de l’autre coté de l’avenue, je n’ai plus couru depuis.
J’ai essayé, de vendre mes motos de course sur Toulouse, mais hélas, sans succès.
Puis, par la suite Brusauro concessionnaire Yamaha à Auch, m’a embauché en tant que chef d’atelier, j’ai cherché un appartement sur Auch, et par chance.
J’ai trouvé, une chambre meublée derrière l’immeuble face au magasin. Pendant mon déménagement Joël mon fils, qui se trouvait depuis quinze jours chez Patricia,
Claude Michel
est allé vivre chez mon père, dans la campagne sur la commune de Lagardère, (petit village du Gers près de Vic-Fézensac).
Joël, à vécu une petite année chez mon père, et pendant cette période, comme mes machines de course ne se vendaient pas dans le Midi-Pyrénées, j’ai décidé de repartir dans la région parisienne, le temps de vendre mes motos.
Je suis resté onze mois, puis un jour j’ai eu la chance, de vendre les deux machines dans la même semaine, cela n’a pas été sans un petit pincement au cœur !
Puis ceci fait, je suis redescendu dans le Gers une ou deux semaines après.
PS: quelques exemplaires sur "Naturabuy"
https://www.naturabuy.fr/Livre-histoire-vecu-item-7381537.html